samedi 28 avril 2012

Contre l’impunité policière !


Contre l'impunité policière !


Depuis des décennies, des dizaines de personnes, principalement issues des quartiers populaires et des populations dites « d’origine immigrée », ont été tuées ou grièvement blessées après avoir croisé la route de policiers zélés. Dans l’immense majorité des cas, l’État protège son bras armé et les fonctionnaires de police sont relaxés et, au quotidien, les humiliations et contrôles au faciès ne se voient jamais remis en cause.


Parfois, pourtant, l’évidence du crime policier est trop forte. Ainsi, la semaine dernière, un homme a été froidement abattu d’une balle dans le dos par le « gardien de la paix » qui le poursuivait. Le policier incriminé ayant beau invoqué la légitime défense, il a été mis en examen pour homicide volontaire.
Et la réaction corporatiste des syndicats policiers ne s’est pas fait attendre. Indignés par cette remise en cause de l’impunité dont bénéficient la plupart du temps les forces de la répression, ils ont organisé une manifestation de soutien à leur collègue interpellé. Leur revendication est claire : que le policier impliqué puisse continuer à exercer son travail et à toucher son salaire. On attend de voir une telle mobilisation pour protester contre la politique du chiffre, ou contre la chasse aux sans papiers…
Cet appel rejoint les thèmes politiques portés par l’extrême droite la plus réactionnaire et le Front National demande ainsi la mise en place d’une « présomption de légitime défense » pour les agent-es de la violence d’État. Le Bloc Identitaire va quant à lui encore plus loin et demande la sanctuarisation du domicile, qui permettrait d’abattre impunément un cambrioleur. Les deux candidats en lice pour la présidence de la République ne sont pas en reste et Nicolas Sarkozy, qui reprend sans ménagement le programme de Marine Le Pen, a lui aussi soutenu la « présomption de légitime défense » tandis que François Hollande demande que soit instaurée une « protection administrative » pour les policiers mis en examen.
Alternative Libertaire s’oppose résolument à tout renforcement de la scandaleuse impunité dont bénéficie la police et dénonce la violence d’État qui s’exerce au grand jour dans les quartiers populaires. L’immunité policière, c’est le droit de tuer dans les quartiers ! L’immunité policière, c’est la transformation définitive de la police en armée d’occupation !


mercredi 25 avril 2012

Capitalisme et propriété privée

"Quel voleur accepte qu'on le vole?"



Dans ce livre de 128 pages en forme de harangue publique effrénée, Nicolas Bon repose de manière inattendue la question des rapports entre vol et propriété privée, afin de repenser les principes généraux de l’économie et de l’accumulation capitaliste. Son originalité tient à ceci qu’il part d’une théorie de l’objet tout à fait inédite, dont il tire une anthropologie fondée sur le privilège de la main. Car l’être humain, parce qu’il est doté de ces mains béantes où chaque muscle est comme une bouche, est tiraillé par deux tendances, à la fois complémentaires et contradictoires : se saisir avidement de toutes les choses épaves qui voguent à la surface du monde (voler), et les débarrasser aussitôt après de ce statut originel, en les attachant fermement à soi (sans être volé) — car quel voleur accepte qu’on le vole ?
Or c’est bien dans cette double inclination que le capitalisme a trouvé le principe dynamique qui allait lui permettre d’assurer son implacable empire sur le monde, au rythme de la prolifération des chiens. Dans ces conditions, Nicolas Bon ne pouvait pas se contenter de faire simplement l’apologie du vol, au risque de justifier à l’envers toute forme de propriété privée, qui passe toujours, à un moment ou un autre, par l’accaparement et la spoliation. Loin de là, il développe une éthique où la vieille règle d’or de l’Ancien Testament doit être renversée en sa version « réciprociste », celle-ci disant maintenant : Veuille que ton prochain te fasse ce que tu lui fais toi-même. En d’autres termes, quant au sujet qui nous préoccupe : Si tu veux voler, alors accepte d’être volé en retour !Et c’est là le message d’humilité que le gantier Mignot, tel que Nicolas Bon le met en scène ici, s’efforce de transmettre à ses auditeurs. Car si les objets restent toujours, qu’on le veuille ou non, des épaves ou des poissons perdus, des res nullius ou des corps flottants ; autrement dit, si toutes les biens du monde flottent sans soutien dans l’espace, réclamant d’être saisis, nous tendant pour ainsi dire la main eux-mêmes, il s’agit quand même de « trouver là l’occasion de notre liberté, plutôt que celle de notre servitude ».

Vous pouvez commander ce livre directement auprès des Éditions Pontcerq (12, rue de Chateaudun, 35 000 Rennes) ; sachez qu'il est également disponible en ligne à l'adresse suivante : http://i2d.toile-libre.org/PDF/2011/i2d_capitalisme_propriete.pdf).

dimanche 22 avril 2012

Anarchistes électoralistes


Malatesta (1924)



Puisqu’il n’y a pas, et qu’il ne peux y avoir aucune autorité qui donne et enlève le droit de se dire anarchiste, nous sommes bien obligés de temps en temps de relever l’apparition de quelque converti au parlementarisme, qui continue au moins pour un certain temps à se déclarer anarchiste.
Nous ne trouvons rien de mal, rien de déshonorant, dans le changement d’opinion, lorsque ce changement est causé par de nouvelles et sincères convictions, non motivées par des intérêts personnels. Nous voudrions cependant que, dans ce cas, il nous soit dit franchement ce qu’il est devenu et ce qu’il a cessé d’être, pour nous éviter toute équivoque et discussion inutiles. Probablement ceci n’est pas possible, car quiconque change d’idées, ne sait pas lui-même au début où il ira !
Du reste, ce qui nous arrive, advient aussi aux autres partis — et en proportions assez considérables — dans tous les mouvements politiques et sociaux. Les socialistes, par exemple, ont dû souffrir qu’il soit dit d’eux : Socialistes — exploiteurs et politiciens de toutes espèces. Les républicains sont aujourd’hui obligés de supporter que certaines « personnalités » vendues au parti dominant usurpent rien de moins que le nom des « Mazziniens » (partisans du mouvement de Mazzini. NDRL) Heureusement l’équivoque ne peut se prolonger longtemps. Bientôt la logique des idées et la nécessité de l’action obligent ces prétendus anarchistes à renoncer spontanément au « nom » et à se mettre à la place qui leur convient. Les anarchistes électoralistes qui apparurent en diverses occasions, ont tous plus ou moins rapidement abandonné l’anarchisme. De même les anarchistes dictatoriaux ou bolchévisant deviennent rapidement de sérieux bolcheviques et se mettent au service du gouvernement russe et de ses délégués.
Ce phénomène s’est reproduit en France à l’occasion des élections de ces derniers jours : le prétexte est l"amnistie :
« Des milliers de victimes gémissent dans les prisons et dans les bagnes, un gouvernement de gauche donnerait l’amnistie. Il est du devoir de tous les révolutionnaires, de tous les hommes de cœur, de faire ce qu’il est possible pour faire sortir des urnes les noms de ces hommes politiques, qui, nous espérons, donneront l’amnistie ».
Ceci est la note qui domine les raisonnements des convertis.
Qu’ils soient vigilants les camarades français !
En Italie, il y a eu l’agitation en faveur de Cipriani, prisonnier, qui servait de prétexte à Andréa Costa, pour traîner les anarchistes de Romagne aux urnes ; et commencer ainsi la dégénérescence du mouvement révolutionnaire créé par la première Internationale, et finissant par réduire le socialisme à un moyen pour se jouer des masses, et assurer la tranquillité de la monarchie et de la bourgeoisie.
Mais vraiment les Français n’ont pas besoin de venir chercher les exemples en Italie, parce qu’ils en ont de très éloquents dans leur histoire. En France, comme dans tous les pays latins, le socialisme naît, sinon précisément anarchiste, certainement antiparlementaire, et la littérature révolutionnaire française des premières décades après la Commune abonde en pages éloquentes, dues entre autres aux plumes de Guesde et de Brousse, contre le mensonge du suffrage universel, et la comédie électorale et parlementaire. Puis, comme Costa en Italie, les Guesde, les Massard, les Deville, et plus tard le même Brousse furent dominés par le désir du pouvoir, et peut-être aussi de l’envie de concilier la renommée de révolutionnaire avec la vie tranquille, les petits et grands avantages procurés à qui entre dans la politique officielle, même dans l’opposition. Alors, commença toute une manœuvre pour changer la direction du mouvement et inciter les camarades à accepter la tactique électorale. À cette époque, y était aussi pour beaucoup la note sentimentale : on voulait l’amnistie pour les Communards, il fallait libérer le vieux Blanqui qui mourrait en prison. Et avec cela les transfuges employèrent cent prétextes, cent expédients pour vaincre la répugnance qu’eux-mêmes avaient contribué à faire naître parmi les travailleurs contre l’électoralisme, et qui, d’autre part, était alimentée par le souvenir encore vivant des plébiscites napoléoniens et des massacres perpétués en juin 1848 et en mai 1871 par le bon vouloir des Assemblées sorties du suffrage universel. Il fut dit qu’il fallait voter pour se compter, mais que nous aurions voté pour les inéligibles, pour les condamnés, pour les femmes ou pour les morts ; d’autres proposèrent de voter à bulletins blancs ou avec un mot d’ordre révolutionnaire ; d’autres encore voulaient que les candidats laissent dans les mains des comités électoraux des lettres de démission, pour le cas où ils auraient été élus. Puis, lorsque la poire fut mûre, c’est-à-dire lorsque les gens se laissèrent persuader d’aller voter, on voulut être candidat et député sérieusement, on laissa les condamnés pourrir en prison, on relégua l’antiparlementarisme, on jeta par-dessus bord l’anarchie ; et Guesde, à travers cent polémiques, termina ministre du gouvernement « d’Union sacrée ». Deville devint ambassadeur de la république bourgeoise, et Massard, je crois, devint quelque chose de pis.
Nous ne voulons pas mettre en doute prématurément la bonne foi des nouveaux convertis, d’autant plus que parmi ceux-ci nous avons eu, avec quelques-uns, des cheminements d’amitié personnelle. En général ces évolutions — ou au contraire ces involutions, prenez-le comme bon vous semble — commencent toujours par la bonne foi, puis la logique aiguillonne, l’amour propre s’en mêle, l’ambiance varie… et nous devenons ce que de prime abord nous répugnait.
Peut-être que dans cette circonstance il n’arrivera rien de ce que nous redoutons, parce que les néo-convertis sont très peu nombreux, et faible est la possibilité qu’ils trouvent de larges adhésions dans le camp anarchiste, et les camarades, ou ex-camarades, réfléchiront mieux et reconnaîtront leur erreur.
Le nouveau gouvernement qui sera installé en France, après le triomphe électoral du bloc de gauche, les aidera à se persuader qu’il y a très peu de différences entre celui-ci et le gouvernement précédent, ne faisant rien de bon — même pas l’amnistie — si la massa ne l’impose par son agitation. Nous cherchons, de notre point de vue, à les aider à entendre raison, avec quelques observations, qui, du reste, ne devraient pas être méconnues pour ceux qui avaient déjà accepté la tactique anarchiste.
Il est inutile de venir nous dire, comme le font ces bons amis, qu’un peu de liberté vaut mieux que la tyrannie brutale, sans limite et sans frein ; qu’un horaire raisonnable de travail, un salaire qui permette de vivre un peu mieux que de simples animaux ; la protection de la femme et des enfants sont préférables à une exploitation du travail humain jusqu’à l’épuisement complet du travailleur ; que l’école d’État, pour aussi mauvaise qu’elle soit, est toujours mieux (au point de vue du développement moral de l’enfant) que celle dirigée par les curés et les frères… Nous en convenons volontiers, et convenons aussi qu’il peut y avoir des circonstances où le résultat des élections, dans un État ou une commune, peut avoir des conséquences bonnes ou mauvaises, et que ce résultat pourrait être déterminé par le vote des anarchistes si les forces des partis en lutte étaient presque égales.
Généralement il s’agit d’une illusion : les élections lorsqu’elles sont libres, n’ont que la valeur d’un symbole, elles démontrent l’état de l’opinion publique, qui se serait imposée avec des moyens plus efficaces et des résultats majeurs, s’il ne fut offert l’étouffoir des élections. Mais qu’importe : même si certains petits progrès étaient la conséquence directe d’une victoire électorale, les anarchistes ne devraient pas courir aux urnes et cesser de prêcher leurs méthodes de lutte. Puisqu’il n’est pas possible de tout faire au monde, il faut choisir sa propre ligne de conduite. Il y a toujours une certaine contradiction entre les petites améliorations, la satisfaction des besoins immédiats et la lutte pour une société sérieusement meilleure que celle qui existe. Qui veut se dédier à faire mettre des urinoirs et des fontaines là où il y en a besoin, qui veut gaspiller ses forces pour obtenir la construction d’une route, l’institution d’une école municipale ou une petite loi pour la protection du travail ou la destitution d’un policier brutal, peut-être fait-il bien de se servir de son bulletin électoral en promettant son vote à quelque personnage puissant. Mais alors — si l’on veut être « pratique » il faut l’être jusqu’au bout — au lieu d’attendre le triomphe du parti d’opposition, il vaut mieux voter pour le parti au pouvoir, il vaut mieux courtiser le parti dominant, servir le gouvernement qui existe déjà, devenir l’agent du Préfet et du Maire. Et, en effet, les néo-convertis dont nous parlons ne proposaient pas de voter pour le parti le plus avancé mais pour celui qui avait une plus grande probabilité de succès : le bloc de gauche.
Mais alors où va-t-on finir ?
Les anarchistes ont, certainement, commis mille erreurs, ils ont dit souvent des sottises, mais ils se sont maintenus toujours purs et restent le parti révolutionnaire par excellence, le parti de l’avenir, parce qu’ils ont su résister à la sirène électorale.
Il serait vraiment impardonnable de se laisser attirer dans le tourbillon juste au moment où notre heure approche à grands pas.
Errico Malatesta
« Pensiero e Volontà », n°10, 15 mai 1924



jeudi 19 avril 2012

Nouvelles des centres


Stratégie de la peur / Fermeture d’une aile du centre de Vottem / Vol militaire vers le Maroc

Tous sont sous pression, la majorité n’ose pas avoir de contacts avec l’extérieur par peur de représailles.
Ils se sentent très démunis, Plusieurs ont fini par accepter leur expulsion suite aux intimidations auxquelles ils sont soumis de la part du personnel du centre. Les deux vols collectifs promis pour le Congo et la Guinée sont utilisés comme une menace.
Il a également été constaté que beaucoup d’avocats se résignent et ne font plus les recours possibles pour libérer leur client.
Certains prisonniers demandent un vaste mouvement de l’extérieur pour les sortir de là.
Centre fermé de VOTTEM
Une aile du centre sur les quatre a été fermée par manque de personnel !   Initialement en 1999, 160 places étaient prévues. Suite à des actions syndicales du personnel ce nombre a été réduit à 130.  Avec la fermeture d’une des ailes, actuellement  il reste 90 places . Les associations de Liège se réjouissent de la désaffection  en région liégeoise pour ce type d’emploi!
Il y a 10 jours une tentative d’évasion avec aide de l’extérieur  a échoué en pleine nuit.
Monsieur Mohamed Chatli a été amené en  secret à l’aéroport sous escorte élargie pour l’expulser ce 12 avril.  Il s’agit de l’homme dont l’expulsion avait été empêchée  par une sénatrice! Ni son avocat ni lui-même n’ont été prévenus de cette expulsion. Il a été extrait du centre fermé de Vottem 2 heures avant le départ du vol, sans doute pour éviter toute mobilisation.Nous n’avons plus de nouvelles de Monsieur Chatli, ni de son amie.
Centre fermé 127bis
Un détenu irakien tente de s’ouvrir les veines après avoir obtenu une lame de rasoir auprès de l’administration, pour éviter l’expulsion prévue demain. Les flics (les gardiens ?) seraient intervenus à temps pour l’empêcher de parvenir à ses fins.
Un autre dit que son assistante sociale l’aurait informé aujourd’hui (à la veille de sa première tentative d’expulsion) d’un changement législatif important : désormais il n’y aurait plus de seconde tentative d’expulsion “volontaire”, un vol spécial sécurisé serait systématiquement mis en place dès la seconde tentative, assorti d’une interdiction de séjourner sur le territoire belge pendant 5 ans. Encore une tentative d’intimidation des détenus par le personnel social de l’Office des Etrangers, on est ici bien proche du harcèlement moral…
Un bus et 2 mini-bus sont arrivés le 17/04 à 05:10 dans la cour du centre pour emmener un groupe de Marocains vers Zaventem. Ils seraient au moins 8 avec d’autres nationalités.Il s’agirait d’un vol militaire.
Une Angolaise enceinte de 5 mois au 127bis, ramassée à l’Office des Etrangers à  l’occasion d’un rendez-vous. Son dossier est toujours dans le centre ouvert où  elle était avant.
Évasion d’un  Irakien lors d’une consultation à l’hôpital ce 16/04. Ce Monsieur a sans doute continué sa route à la recherche d’un endroit plus hospitalier.
Un Congolais expulsé ce 18/04 : suite à des intimidations diverses il a fini par accepter son expulsion vers le Congo.
Une dame enfermée depuis bientôt 6 mois a reçu la visite de ses petits-enfants : elle a été choquée par l’attitude du personnel : on a interdit à un de ses petits-enfants d’aller aux toilettes pendant la visite.
Au 127 bis règne actuellement le « chacun pour soi ».


mardi 10 avril 2012

L'île aux fleurs

Ou le capitalisme expliqué en 12 minutes...


http://video.google.fr/videoplay?docid=-8867512033765032709&q=l%27ile+aux+fleurs

Petit court métrage dénonçant sur le ton de l'humour (noir) les dérives du capitalisme ou comment, avec de l'argent, on peut trouver une place plus ou moins confortable dans la société de consommation.

jeudi 5 avril 2012

Expulsion programmée à Longchamps (Durbuy)


<P>“ Ce que nous avons modestement ici, il nous serait impossible financièrement et moralement de le retrouver ailleurs ”, ont notamment écrit Pierre et Lili Pirlet au roi Albert II. <CREDIT> N.HN</CREDIT> </P>

“ Ce que nous avons modestement ici, il nous serait impossible financièrement et moralement de le retrouver ailleurs ”, ont notamment écrit Pierre et Lili Pirlet au roi Albert II. N.HN
n.c.

durbuy social

À Longchamps, les résidents permanents ou secondaires ne veulent pas quitter les lieux
A Longchamps, environ trente ménages vivent sans être raccordés à l’eau, ni à l’électricité. Certains y sont heureux depuis plus de trente ans. En novembre dernier, toutefois, un PV a été dressé pour infraction à l’urbanisme. Les chalets sont en effet tous installés en zone agricole. Les résidents ne veulent pas être expulsés. Ils demandent à ce qu’on les “ laisse terminer leur vie dans leur maison ”.

“ C’est la troisième fois que je reconstruis ma vie. Ce que j’ai, ici, à Longchamps(Durbuy), je ne veux pas qu’on me le reprenne ”. Pierre Pirlet et son épouse Lili vivent heureux dans leur chalet depuis une petite quinzaine d’années. “ Nous avons tout ce qu’il nous faut. Nous produisons notre électricité grâce à des panneaux solaires. Nous utilisons l’eau de pluie pour les tâches ménagères. Quant à l’eau potable, nous allons la puiser à la source. Nous cultivons également nos légumes dans notre jardin. Notre mode de vie nous convient. Nous aimerions pouvoir terminer notre vie ici ”.

Pierre et Lili ne sont pas les seuls habitants de Longchamps à être inquiets. En novembre dernier, en effet, l’ensemble des familles qui résident dans ce lieu-dit a reçu la visite d’un représentant de l’Urbanisme à la Région wallonne. Le fonctionnaire a constaté qu’ils se trouvaient dans une zone agricole.

Quatre mois pour partir

Un mois plus tard, environ, ils recevaient un recommandé leur signalant qu’ils se trouvaient en infraction. Chacun d’entre eux a également dû se rendre à la police pour expliquer sa situation. L’urbanisme leur a laissé un délai de quatre mois pour tout remettre en place.
“ Cela fait 25 ans que je vis ici, raconte Alain, un résident. À l’époque, je tenais un commerce à Verviers et je faisais la route tous les jours. Mon bonheur était de vivre ici, en pleine nature. Jamais ailleurs, je ne retrouverai le même plaisir. ”

Ce qui choque surtout les habitants, c’est la rapidité avec laquelle on leur demande de partir.
En 2006, en effet, lors du lancement des plans Habitats Permanents, une réunion de concertation s’était organisée entre les résidents, le CPAS et la commune. À l’époque, le plan HP avait rappelé la nécessité d’accompagner les personnes qui vivent en camping et/ou résidence permanente. “ Et ceci, en prenant son temps, sur base volontaire, au rythme de la population. Le CPAS est d’accord avec ça. La commune veut travailler dans ce sens-là. Le choix de la commune est de ne pas travailler n’importe comment. Elle ne veut pas commencer à chasser les gens défavorisés et laisser tranquille les favorisés. Elle souhaite entrer en dialogue avec les résidents permanents pour trouver des solutions adaptées, concertées... ”, souligne d’ailleurs le procès-verbal dressé à l’époque. Les habitants de Longchamps aimeraient que les promesses faites à l’époque soient tenues. “ Nous pensons bien que nous devrons aller en justice pour faire entendre notre voix. Nous irons, si c’est nécessaire ”, conclut Pierre.


Source: SudPresse.be


Source: http://www.non-fides.fr

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